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COURANT

1. Se dit du vent lorsque, traversant un espace resserré, il souffle d’une manière continue.

2. (Domaine des idées et des sentiments) : mouvement qui influence, qui emporte

Se déguiser en courant d’air : Fuir

L’odeur des oignons se mélange à celle du café.
Deux temps, deux espaces.
Vibrations du corps, orteils et fesse droite. Des murs murs aussi un peu.

Les bruits des pas rythmés. Clock. Un temps à peine.
À la cadence de la noire.
Ça y est, ils sont partis bosser là dessous. Des dizaines, des centaines, des milliers de pattes, assises debout collées sardines costards.

Ils sentent gel douche, after shave, rouge à lèvres et parfum coco. Noirs, la veste et les manteaux.

Double croche: ils sont en retard.
Pile poils postés à la bonne porte pour le changement le plus rapide.
Stratégie : je monte en dernière, je sors à la prochaine.
On se touche tous. On se sent plus.
Ne respire pas trop fort, ne regarde pas trop fort.
Personne ne sait vraiment qui est le chef d’orchestre. Mais on y va là dessous, sous la croute.
Plus d’jour.

«Bonjour, attention des pick les poches sont susceptibles d’agir.»

La vigilance est conseillée. On se soupçonne mais au moins on se regarde.
À droite. Main dans la poche, tout y est. À gauche, la p’tite là-bas? Parano. Non quand même pas. Main dans la poche, tout y est.
Gainsbarg, requiem pour un con.science.
On ne se fait plus assez con..fiance.

Nous sommes des couturiers, des tisseurs, des êtres relationnels, des êtres de rencontres.
On les attend, on les cherche, on les tisse.
Peut être qu’il nous faudrait des petites piqûres.
Moustiques de confiance pour araignées sans fil.
Je ne capte pas le wifi.

Au milieu des cubiques, ces grands hauts qui donnent l’illusion à ceux qui les foulent une ascension verticale et ces grands bas aux barrières aseptisées où le blanc et le noir s’effacent au profit d’un gris unique. Là où les corps dans les poches n’osent plus toucher nature ni archi-texture.
Où les têtes baissées pensent à regarder là où il ne faut pas marcher.
Merde.

Passage d’un vivant, on lève la tête: sensation. Inspire.
Je suis une nuit d’hiver. Expire.

Au milieu, il y a les plateaux.

Une espèce d’espaces. Les vastes, les grands, les étendus distendus.
Nomades, ils se meuvent et se transforment.
On y passe au moins une fois. Plusieurs pour les curieux. Pas moins pour les flemmards.

Ame. Mer
Ça se tend.
Détends-toi.
Une voile de bateau. Le vent respiration, elle se gonfle et trace, brise les vagues.
Plus de vent.
Ça stagne, ça s’arrête, ça moisit. Ça sait plus. Les yeux les vagues ont déjà changé.

Des espaces à traverser.
S’arrêter.
Ici on est.
Assis à terre, collés contre, à quatre pattes dans, mille pattes au ciel.
Une vibration entre.

Des espaces à apprendre et des expériences à transmettre.
Des espaces à ranger, à déranger. À transgresser. Pas de danger.
Des espaces de fonte et de duplos.
On y créé.

Des espaces mêlés d’espèces.
De marginaux et de conformistes. Et entre tout ça, un même mouvement, une substance, un souffle construit au milieu des bords. Borderline.
On y avance sur des chemins pas encore tracés.
On y avance parce que ça bout au-dedans. Et qu’on ne peut pas bien faire autrement.

Des espaces découchés dévoilés. Des espaces éveillés réveillés. Des espaces d’énergies.
Des liquides, des terreux et des mélodieux, des dissonants et des moelleux, des gluants et de puants. Des espaces insensés, chuchotés, criés, gueulés, chantés, braillés, impalpables et débauchés.
Des espaces sifflés, massés, lovés, touchés, frottés, dansés, pensés et repansés : des espaces connectés.

Ici, pas besoin de s’oublier, on y fête dans les corps et les esprits.
Le temps d’une pomme, d’un thé, d’une clope ou d’un baiser, celui d’une idée, d’un instant ou seulement d’un regard échangé. L’essence et l’apparence, l’ombre et la lumière dansent ensemble, indissociables vivantes mais conscientes l’une de l’autre. Collective.
Des émotionnel.le.s, c’est sensationnel!
Au fond, on ne sait pas grand chose mais on a toujours très envie.
Il y résonne la nécessité d’être ensemble et toutes les échelles sont bonnes.

-Il se passe des choses.
- C’est déjà autre chose.

Plus de temps, plus d’espaces.


 

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